Histoires partagées

Il y a autant de façons de vivre avec le VIH que de personnes séropositives. Découvre-les et prends la parole à ton tour si tu le souhaites.

Pour que chacun·e prenne sa place

Bruno, Montréal

À notre dernier rendez-vous, Dre Vézina m’a pris par la main et m’a dit : « J’ai réussi, t’es encore en vie. » Quelques jours après cet entretien émouvant, j’ouvrais ma boîte aux lettres et je tombais des nues : je venais de recevoir une invitation à devenir patient d’une autre clinique. À cet instant, je me suis senti trahi.

Chantal-Paul (nom fictif)

Tu n’es pas le VIH: tu vis juste avec

Doris, Brossard

Je me demande de plus en plus où est la réalité des gens de nos jours. Sommes-nous naïfs ou les gens font simplement l’autruche pour ne pas avoir à faire face à la réalité? Pense-t-on vraiment qu’en évitant de parler des vraies choses, que la vie va nous épargner ces choses que nous ne voulons ni voir ni entendre, mais qui sont bel et bien là?

Daniel Jonathan

Notre société est souvent fortement compatissante pour les personnes atteintes de cancer qui luttent pour leur vie: on loue leur courage dans le combat quotidien. Lorsqu’on vit avec le VIH, nous sommes plus souvent confrontés à des discours: il a couru après, il récolte que ce qu’il mérite.

Jacques, Victoriaville

Aux équipes de recherche. Ce n’est pas juste à propos de votre carrière, d’un article scientifique, d’une conférence… C’est aussi et surtout à propos de NOUS. Notre santé, nos corps, nos vies!

M.

L’aveugle et le sourd (fable)

Gino, Estrie

En mémoire de Benoît - Apprendre la confiance en soi

Benoît, Montréal

Non, la vie ne s'arrête pas là

Richard, Laurentides

Soutenir les sourd·es vivant avec le VIH

Donald, Montréal

J'ai découvert la solidité de mon entourage

Ken, Montréal

Le choix de revisiter son histoire

Dan, Montréal

Salut Richard. Il y a plus de 24 ans que tu nous as quittés. Je ne t’ai pas oublié, mais le temps a fait son œuvre. Les choses ont bien changé depuis. Comme tu dois le savoir de là-haut, bien d’autres amis sont morts aussi. Mais comme tu vois, je suis encore là, je survis. J’aurai vécu assez longtemps pour jouir du droit de mourir dans la dignité (comme si vos morts n’avaient pas été dignes!). Je pense souvent à vous, oui à vous tous qui avez disparu.

René

Aurait-on oublié le VIH?

Jacques, Victoriaville

Depuis le début de l’épidémie, de nombreuses études sont menées dans le domaine du VIH, et ce, avec différentes approches théoriques et méthodologiques. Mais, comment fait-on de la recherche lorsqu’on partage certaines caractéristiques avec la population qu’on étudie ?

Jorge, Montréal

Mon art, mon engagement et le VIH

Daniel-Claude, Montréal

La tolérance nous ouvre les yeux sur le monde

Yves, Outaouais

En mémoire de Benoît, porte-parole des jeunes séropos

Benoît, Montréal

La criminalisation du VIH n’aura contribué qu’à faire augmenter la stigmatisation et l’ostracisme. Elle aura permis à la société de juger les personnes vivant avec le VIH comme étant des individus irresponsables et malveillants, ce qui n’est pas le cas.

Jacques, Victoriaville

Merci Google!

Laurette

J’ai rencontré des gens comme moi, comme toi et comme nous, qui ont eu des moments faciles et des moments très difficiles, mais qui ont réussi à trouver la force de se battre chaque jour.

Cassandre

Leur père séropositif, c’est juste un papa qui vieillit assez bien, mais qui pense plus aux problèmes reliés au vieillissement qu’aux problèmes reliés au VIH.

Jacques, Victoriaville

Le deuil de la dangerosité

Collectif de personnes vivant avec le VIH « Les Indétectables»

Je vous dédie ces chansons

Donald, Québec

Connais-tu ton statut sérologique? Oui, je réponds, et honnêtement. C’est alors que la crise débute.

Ken, Montréal

En mémoire d'Alexandra, rockstar du milieu communautaire

Alexandra, Montréal

Avant, on mourait du sida, aujourd’hui on vit avec le VIH. Vivre avec le VIH en 2016, c’est de prime abord prendre conscience que je vivrai longtemps avec cette infection et que j’ai bien des chances de mourir d’une autre problématique que le VIH (accident de tout genre, cancer, problèmes cardiaques…).

Jacques, Victoriaville

La COVID-19 vue par un survivant du VIH

Jacques, Victoriaville

J’ai passé deux années à cesser de rêver à un avenir me permettant de voir vieillir mes trois enfants. Deux années à me voir dépérir. À préparer ma propre mort après avoir trop brièvement vécu. À réaliser que je ne verrais probablement pas mes cinquante ans. Mais la mort n’est finalement pas venue!

Jacques, Victoriaville

Un chien dans un jeu de quilles

Daniel-Claude, Montréal

Il fut d’abord un temps où savoir ou ne pas savoir avait bien peu d’importance, car le seul message que les personnes atteintes du sida se faisaient dire était : nous ne pouvons rien pour vous, vous allez mourir.

Jacques, Victoriaville

En mémoire de Hans, artiste et survivant

Hans, Estrie

VIH : quand les mots nourrissent la stigmatisation

René

Pour vivre en couple sérorodifférent depuis dix-huit ans, ces différentes approches préventives qui se sont ajoutées avec les années sont venues éliminer presqu’à 100% la peur de transmettre le VIH à mon conjoint.

Jacques, Victoriaville

À mon avis, il n’y a pas de bons ou de mauvais choix. Il n’y a que les choix qui, après l’obtention d’information adéquate et scientifiquement reconnue, font que je suis à l’aise de vivre avec mes choix et capable d’en accepter les conséquences.

Jacques, Victoriaville

Le fait de commencer un traitement contre le VIH demeure une décision personnelle dont les impacts doivent être d’abord analysés d’un point de vue personnel, sachant très bien que cette décision aura un impact sur les personnes qui nous entourent.

Jacques, Victoriaville

Mes petits-enfants comptent sur moi

Jacques, Victoriaville

Je rêve du jour où certain·es membres de notre famille s'excuseront d'avoir rejeté nos enfants, de nous avoir crié dessus et de nous avoir insulté·es après que nous leur ayons révélé la vérité.

M.

VIH : des nouvelles du futur (autofiction)

Quand je repense à mes années de cégep, je revois l’hypocondrie de mes amies qui, dans notre petite ville, faisaient tranquillement l’apprentissage de leur sexualité et paniquaient (bien qu’elles n’avaient pris aucun risque) chaque fois que leurs ganglions enflaient, puisqu’on leur avait dit que c’était un des symptômes du VIH.

Bruno, Montréal

Elle est finie la période où je perdais du temps et de l’énergie à savoir si on savait.

Donald, Québec

J’te le dis… J’te le dis pas… J’entends pus ce que tu me dis. J’vois juste ta bouche, tes lèvres. J’les veux sur ma peau. J’te veux, j’te veux tant… Ta main sur mon sein. J’ai chaud… Tes caresses, ton corps, continue!!! J’te veux, je sais plus… T’arrête pas, j’te veux, j’ai peur. Continue, j’te veux. Arrête, j’me sens sale. Continue, je sais plus… J’te dis… j’te dis pas…

Alexandra

Dévoiler que l’on vit avec le diabète à sa famille, ses amis, ses collègues de travail suscitera chez la plupart la compassion. En revanche, dévoiler son statut sérologique au VIH risque de causer un malaise, des questions et du jugement.

Sylvain, Montréal

La discrimination anticipée. Ça m’arrive assez souvent. Je suis en route vers ma destination en autobus ou en métro. Je parle avec un ami. Quand j’aborde un point concernant le VIH, mon ton baisse. Pourquoi ?…

Ken, Montréal

Ça

Denis-Martin

Je refuse de me faire renvoyer dans le placard

Ken, Montréal

Aujourd’hui, je vis au Burkina Faso, je tente d’y ouvrir une école à la québécoise dans la façon d’enseigner; je vis avec mon conjoint et son fils; je conduis ma moto dans ce pays qui est le mien, qui a toujours été le mien.

Roger
isolement acceptation résilience

Ça

Denis-Martin, 30 novembre 2021

Quand j’ai su, j’ai eu peur. C’est clair qu’on avait peur d’apprendre ça.

On en a encore peur d’ailleurs.

De ça.

Ça. Je n’osais même pas prononcer son nom.

On ne meurt peut-être plus autant de ça. Mais, on souffre encore de ça.

Physiquement. Les médicaments ne sont pas tout contre ça. Sans oublier les effets secondaires indésirables.

Mentalement. Les médicaments le sont encore moins contre ça.

Ça emmène la honte. Ça faisait partie de ce qu’on appelait dans le temps les maladies honteuses.

Le jugement prolifère allègrement dans notre inconscient collectif. On peut en remercier notre culture judéo-chrétienne qui nous a inculqué la culpabilité jusqu’au plus profond de nos âmes.

Ça, ça se mérite.

Point.

Ok, il y a certes quelques victimes innocentes.

Des exceptions.

Une personne sans reproche ne pogne pas ça.

Quand mon amoureux a su que j’avais ça, il ne m’a pas réconforté, moi qui en aurais eu tellement besoin à ce moment. Il m’a accusé. Il m’a blâmé.

— Tu m’as donc trompé !

Il avait lui-même été voir ailleurs, je ne le savais pas. Je l’ai su bien plus tard. C’est une autre histoire.

Quand j’ai su ça, je n’en ai pas parlé.

À qui en parler ?

— Ça, c’est une maladie de gais. C’est clair que tu étais à risque.

— Tu ne te protégeais pas contre ça ?

— Tu trompais ton chum ? Il te trompait ? Il l’a tu, ça ?

Je n’avais pas envie d’entendre ça.

Je n’avais pas besoin d’entendre ça. Je le savais déjà. Ça se répétait constamment dans ma tête.

Je me sentais sale et coupable.

J’avais tellement honte.

Honte de ça.

D’avoir ça.

Comment en parler quand je n’arrivais même pas à m’en parler moi-même ? Comment aller chercher de l’aide alors que j’avais peur d’être jugé, d’être ostracisé et d’être rejeté ?

À cause de ça.

J’ai tenu ma famille à l’écart.

Mes amis encore plus loin.

Mon réseau, mon milieu de travail dans le noir le plus complet.

Mais, une force en moi — je suis reconnaissant d’avoir été doté de résilience, qu’elle soit innée ou acquise grâce à mon environnement — m’a fait décider de persévérer et de survivre à ça. De vivre à ça.

Avec.

J’y ai fait face.

J’ai subi.

Regards remplis d’incompréhension.

Paroles pleines de jugement.

Rejets.

À cause de ça, des amitiés se sont étiolées.

Des amoureux ont pris fuite.

Des opportunités se sont dissipées.

Mais aussi.

D’autres amis ont pris la place laissée vacante.

D’autres amours ont saisi mon cœur.

D’autres occasions se sont présentées.

Ça ne me définit plus.

Ça n’est plus le même drame.

Ça n’est plus ça.

Je ne le subis plus.

Je ne l’endure plus.

Je ne suis plus ça.

Je suis plus que ça

Ça se nomme le VIH.

Je vis avec.

Je suis une personne.

Je suis une personne vivant avec le VIH.

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