Il y a autant de façons de vivre avec le VIH que de personnes séropositives. Découvre-les et prends la parole à ton tour si tu le souhaites.
Je rêve de la guérison, mais entre-temps...
Je rêve du jour où... le statut sérologique sera révélé aussi naturellement que le fait d'être diabétique;
Je rêve que le VIH ne soit plus associé à certains groupes définis par leur origine ethnique, leur orientation sexuelle ou leur statut socio-économique;
Je rêve d'un jour où les services, le financement et l'aide seront offerts sans aucun jugement sur la manière dont la personne a été infectée ou, dans notre cas, sur les raisons pour lesquelles nous avons adopté ces enfants;
Je rêve du jour où je n'aurai plus à me rendre à l'école de mes enfants en ayant l'impression de cacher un terrible secret qui, s'il était révélé, pourrait avoir des conséquences majeures sur leur avenir et leur acceptation par leurs ami·es;
Je rêve du jour où certain·es membres de notre famille s'excuseront d'avoir rejeté nos enfants, de nous avoir crié dessus et de nous avoir insulté·es après que nous leur ayons révélé la vérité;
Je rêve du jour où je n'aurai plus à craindre de perdre mes ami·es ou ma famille après avoir révélé la maladie de mes enfants;
Je rêve du jour où je n'aurai plus à penser à cacher ma réserve de comprimés ou d'autres « preuves » avant que quelqu'un ne vienne nous rendre visite;
Je rêve, ou plutôt je fantasme, de ne pas avoir à dire certaines choses à mes enfants, comme « ... Il vaut mieux ne pas en parler, car ils pourraient ne plus vouloir jouer avec toi... ».
… Mais je ne rêve pas du jour où mes enfants prendront conscience de l'impact de cette stigmatisation sur leurs relations.
Je rêve du jour où les mères biologiques pourront discuter librement de cette maladie avec leurs enfants, sans honte ni culpabilité;
Je rêve d'enfants comme les miens, qui grandissent au sein de leur famille biologique parce que leurs parents ne sont pas mort·es des suites du sida.
Je rêve du jour où les gens connaîtront la vérité sur le VIH et sa transmission;
Je rêve du jour où le VIH ne sera plus considéré et traité comme un crime;
Je rêve du jour où les familles qui s'occupent d'enfants vivant avec le VIH auront leur mot à dire dans les soins de santé qui les concernent;
Je rêve du jour où mes enfants grandiront et trouveront le soutien adéquat qui respectera leur vie privée et leur liberté de choix, où ils et elles seront traité·es comme les gestionnaires de leur propre santé;
Je rêve du jour où ces enfants ne seront plus le visage invisible du VIH, mais où un nombre croissant de professionnel·les et de défenseur·euses prendront leur défense et feront avancer les choses;
Je rêve du jour où mes enfants vivront pleinement leur vie, réalisant leurs rêves sans craindre que « la vérité à leur sujet finisse par être révélée ».
Je rêve que mes enfants aient un large cercle de soutien composé de personnes qui les aiment vraiment et les acceptent tels qu'ils et elles sont.
Je rêve qu'ils et elles deviennent des adultes en bonne santé et heureux·euses, et que le VIH ne soit qu'un élément parmi tant d'autres dans leur vie.
Je rêve qu'ils et elles puissent utiliser leur propre parcours pour aider les autres et faire preuve d'empathie envers les personnes victimes de stigmatisation et de discrimination.
Je souhaite à tous·tes ces enfants la paix de l'esprit, l'acceptation, la liberté, la santé, la justice, l'amour et de véritables amitiés.
M. Mère adoptive de deux merveilleux·euses enfants
I’m dreaming of a cure… but meanwhile…
I’m dreaming of the day… HIV status is shared as casually as a having diabetes;
I’m dreaming of HIV not being associated with certain groups defined by race, sexual orientation or socioeconomic status;
I’m dreaming of services, funding and help offered without a glimpse of judgment in how the person was infected or, in our situation, the reasons why we would adopt these children;
I’m dreaming of the day I don’t have to go to my children’s school and feel like I’m hiding a terrible secret which, if shared, could have major consequences on their future and acceptance among friends;
I’m dreaming of the day some of our family members apologize for rejecting our children, screaming at us and calling us names after we disclosed;
I’m dreaming of the day I don’t have to fear losing friendships or family after naming my children’s disease;
I’m dreaming of the day I don’t have to think of hiding the stash of dispills or other « evidence » before someone comes over;
I’m dreaming or, I should say, fantasizing over not telling certain things to my kids such as, « …It’s best not to talk about it because they may not want to play with you anymore… »
… But I’m not dreaming of the day my children realize the impact of this stigma on their relationships.
I’m dreaming of the day birth moms can discuss this medical condition freely with their children without shame and guilt;
I’m dreaming of children like mine, growing up within their birth families because their parents didn’t die of AIDS.
I’m dreaming of a day people know the real facts around HIV and its transmission;
I’m dreaming of the day HIV is not seen and treated as a crime;
I’m dreaming of the day families taking care of children living with HIV have a voice in the healthcare that concerns them;
I’m dreaming of the day my children grow up and find the right support that respects their privacy and freedom of choice and are treated as managers of their own health;
I’m dreaming of the day these children are no longer the invisible face of HIV, but an increasing number of professionals and advocates speak up for them and make things move forward;
I’m dreaming of the day my children live their life to the fullest, achieving their dreams without fearing the « truth about them will eventually come out. »
I’m dreaming of my children as having a big circle of support of individuals who truly love them and accept them as they are.
I’m dreaming of them as healthy and happy adults, and HIV being just one of many things in their life.
I’m dreaming of them being able to use their own journey to support others and have empathy for individuals living with stigma, discrimination and/or a chronic condition.
I’m hoping for peace of mind, acceptance, freedom, health, justice, love and true friendships for all these children.
M. Adoptive mother of two wonderful children
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