Histoires partagées

Il y a autant de façons de vivre avec le VIH que de personnes séropositives. Découvre-les et prends la parole à ton tour si tu le souhaites.

Avant, on mourait du sida, aujourd’hui on vit avec le VIH. Vivre avec le VIH en 2016, c’est de prime abord prendre conscience que je vivrai longtemps avec cette infection et que j’ai bien des chances de mourir d’une autre problématique que le VIH (accident de tout genre, cancer, problèmes cardiaques…).

Jacques, Victoriaville

Un chien dans un jeu de quilles

Daniel-Claude, Montréal

Je refuse de me faire renvoyer dans le placard

Ken, Montréal

À notre dernier rendez-vous, Dre Vézina m’a pris par la main et m’a dit : « J’ai réussi, t’es encore en vie. » Quelques jours après cet entretien émouvant, j’ouvrais ma boîte aux lettres et je tombais des nues : je venais de recevoir une invitation à devenir patient d’une autre clinique. À cet instant, je me suis senti trahi.

Chantal-Paul (nom fictif)

Je rêve du jour où certain·es membres de notre famille s'excuseront d'avoir rejeté nos enfants, de nous avoir crié dessus et de nous avoir insulté·es après que nous leur ayons révélé la vérité.

M.

La criminalisation du VIH n’aura contribué qu’à faire augmenter la stigmatisation et l’ostracisme. Elle aura permis à la société de juger les personnes vivant avec le VIH comme étant des individus irresponsables et malveillants, ce qui n’est pas le cas.

Jacques, Victoriaville

Aujourd’hui, je vis au Burkina Faso, je tente d’y ouvrir une école à la québécoise dans la façon d’enseigner; je vis avec mon conjoint et son fils; je conduis ma moto dans ce pays qui est le mien, qui a toujours été le mien.

Roger

La COVID-19 vue par un survivant du VIH

Jacques, Victoriaville

J'ai découvert la solidité de mon entourage

Ken, Montréal

Le fait de commencer un traitement contre le VIH demeure une décision personnelle dont les impacts doivent être d’abord analysés d’un point de vue personnel, sachant très bien que cette décision aura un impact sur les personnes qui nous entourent.

Jacques, Victoriaville

Leur père séropositif, c’est juste un papa qui vieillit assez bien, mais qui pense plus aux problèmes reliés au vieillissement qu’aux problèmes reliés au VIH.

Jacques, Victoriaville

Mes petits-enfants comptent sur moi

Jacques, Victoriaville

Elle est finie la période où je perdais du temps et de l’énergie à savoir si on savait.

Donald, Québec

Tu n’es pas le VIH: tu vis juste avec

Doris, Brossard

Il fut d’abord un temps où savoir ou ne pas savoir avait bien peu d’importance, car le seul message que les personnes atteintes du sida se faisaient dire était : nous ne pouvons rien pour vous, vous allez mourir.

Jacques, Victoriaville

Connais-tu ton statut sérologique? Oui, je réponds, et honnêtement. C’est alors que la crise débute.

Ken, Montréal

Le deuil de la dangerosité

Collectif de personnes vivant avec le VIH « Les Indétectables»

Non, la vie ne s'arrête pas là

Richard, Laurentides

Mon art, mon engagement et le VIH

Daniel-Claude, Montréal

Depuis le début de l’épidémie, de nombreuses études sont menées dans le domaine du VIH, et ce, avec différentes approches théoriques et méthodologiques. Mais, comment fait-on de la recherche lorsqu’on partage certaines caractéristiques avec la population qu’on étudie ?

Jorge, Montréal

J’ai passé deux années à cesser de rêver à un avenir me permettant de voir vieillir mes trois enfants. Deux années à me voir dépérir. À préparer ma propre mort après avoir trop brièvement vécu. À réaliser que je ne verrais probablement pas mes cinquante ans. Mais la mort n’est finalement pas venue!

Jacques, Victoriaville

Je me demande de plus en plus où est la réalité des gens de nos jours. Sommes-nous naïfs ou les gens font simplement l’autruche pour ne pas avoir à faire face à la réalité? Pense-t-on vraiment qu’en évitant de parler des vraies choses, que la vie va nous épargner ces choses que nous ne voulons ni voir ni entendre, mais qui sont bel et bien là?

Daniel Jonathan

VIH : des nouvelles du futur (autofiction)

Dévoiler que l’on vit avec le diabète à sa famille, ses amis, ses collègues de travail suscitera chez la plupart la compassion. En revanche, dévoiler son statut sérologique au VIH risque de causer un malaise, des questions et du jugement.

Sylvain, Montréal

Pour que chacun·e prenne sa place

Bruno, Montréal

Le choix de revisiter son histoire

Dan, Montréal

Merci Google!

Laurette

En mémoire d'Alexandra, rockstar du milieu communautaire

Alexandra, Montréal

La tolérance nous ouvre les yeux sur le monde

Yves, Outaouais

VIH : quand les mots nourrissent la stigmatisation

René

En mémoire de Benoît - Apprendre la confiance en soi

Benoît, Montréal

Aux équipes de recherche. Ce n’est pas juste à propos de votre carrière, d’un article scientifique, d’une conférence… C’est aussi et surtout à propos de NOUS. Notre santé, nos corps, nos vies!

M.

En mémoire de Benoît, porte-parole des jeunes séropos

Benoît, Montréal

J’te le dis… J’te le dis pas… J’entends pus ce que tu me dis. J’vois juste ta bouche, tes lèvres. J’les veux sur ma peau. J’te veux, j’te veux tant… Ta main sur mon sein. J’ai chaud… Tes caresses, ton corps, continue!!! J’te veux, je sais plus… T’arrête pas, j’te veux, j’ai peur. Continue, j’te veux. Arrête, j’me sens sale. Continue, je sais plus… J’te dis… j’te dis pas…

Alexandra

La discrimination anticipée. Ça m’arrive assez souvent. Je suis en route vers ma destination en autobus ou en métro. Je parle avec un ami. Quand j’aborde un point concernant le VIH, mon ton baisse. Pourquoi ?…

Ken, Montréal

À mon avis, il n’y a pas de bons ou de mauvais choix. Il n’y a que les choix qui, après l’obtention d’information adéquate et scientifiquement reconnue, font que je suis à l’aise de vivre avec mes choix et capable d’en accepter les conséquences.

Jacques, Victoriaville

L’aveugle et le sourd (fable)

Gino, Estrie

J’ai rencontré des gens comme moi, comme toi et comme nous, qui ont eu des moments faciles et des moments très difficiles, mais qui ont réussi à trouver la force de se battre chaque jour.

Cassandre

Je vous dédie ces chansons

Donald, Québec

En mémoire de Hans, artiste et survivant

Hans, Estrie

Soutenir les sourd·es vivant avec le VIH

Donald, Montréal

Salut Richard. Il y a plus de 24 ans que tu nous as quittés. Je ne t’ai pas oublié, mais le temps a fait son œuvre. Les choses ont bien changé depuis. Comme tu dois le savoir de là-haut, bien d’autres amis sont morts aussi. Mais comme tu vois, je suis encore là, je survis. J’aurai vécu assez longtemps pour jouir du droit de mourir dans la dignité (comme si vos morts n’avaient pas été dignes!). Je pense souvent à vous, oui à vous tous qui avez disparu.

René

Aurait-on oublié le VIH?

Jacques, Victoriaville

Notre société est souvent fortement compatissante pour les personnes atteintes de cancer qui luttent pour leur vie: on loue leur courage dans le combat quotidien. Lorsqu’on vit avec le VIH, nous sommes plus souvent confrontés à des discours: il a couru après, il récolte que ce qu’il mérite.

Jacques, Victoriaville

Quand je repense à mes années de cégep, je revois l’hypocondrie de mes amies qui, dans notre petite ville, faisaient tranquillement l’apprentissage de leur sexualité et paniquaient (bien qu’elles n’avaient pris aucun risque) chaque fois que leurs ganglions enflaient, puisqu’on leur avait dit que c’était un des symptômes du VIH.

Bruno, Montréal

Pour vivre en couple sérorodifférent depuis dix-huit ans, ces différentes approches préventives qui se sont ajoutées avec les années sont venues éliminer presqu’à 100% la peur de transmettre le VIH à mon conjoint.

Jacques, Victoriaville

Ça

Denis-Martin
engagement acceptation hommage

En mémoire de Benoît - Apprendre la confiance en soi

Benoît, Montréal, 12 septembre 2017

Je m’appelle Benoit Payant. J’ai 37 ans et je vis à Montréal.

Ça fera bientôt 15 ans que je suis séropositif.

En 2006, j’ai commencé à fréquenter la Maison Plein Cœur. Au mois de mai, un intervenant m’a demandé si je voulais m’impliquer en tant que bénévole. J’ai accepté, car je me disais que ce serait une bonne occasion d’avoir un impact positif sur le monde et d’avoir une meilleure confiance en moi.

Au début, j’ai fait partie de l’équipe « VIH des arts » dont le travail était d’obtenir des billets de faveur pour nos usagers, afin qu’ils prennent part à la vie culturelle montréalaise. J’ai occupé ce poste pendant un an. Ça m’a fait grandir et ça m’a apporté beaucoup de joie: je voyais des gens heureux d’aller voir des spectacles qu’ils n’auraient pas pu s’offrir eux-mêmes. Ça m’a aussi permis de développer une certaine assurance, à force de devoir négocier des billets de faveur avec les salles de spectacle.

Ensuite, le directeur de la Maison connaissant mon domaine d’études, il m’a demandé si je voulais travailler à la réception. Ce n’est pas facile d’être en charge de l’accueil: on est le premier contact des gens qui appellent à l’organisme. Cette tâche demande de bien comprendre les besoins de la personne pour la référer au bon intervenant ou vers une autre ressource.

Tout ce travail à la réception m’a permis d’avoir encore plus confiance en moi. J’ai aussi acquis une facilité à bien cerner les problèmes, ainsi qu’une très bonne écoute.

Je peux dire que ces dix ans (et plus!) de bénévolat à la Maison Plein Cœur ne se sont pas toujours bien passés, mais maintenant je connais mes limites. J’en tire donc un bilan positif: tout ce cheminement m’a permis de mieux accepter ma séropositivité. C’est pourquoi j’ai décidé de devenir porte-parole de la campagne Je suis séropo.

Suite à mon témoignage public, de plus en plus de gens sont venus se confier à moi concernant leur difficulté à bien accepter leur statut sérologique. J’aime répondre aux questions des gens, les mettre à l’aise.

On me demande aussi souvent comment se préparer à dévoiler sa séropositivité. Je réponds de la façon suivante : « Tu y vas à ton rythme; c’est un cheminement ». Il faut être prêt à recevoir la réponse de l’autre, qu’elle soit positive ou négative. Dans le fond, il faut se respecter et s’écouter.

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