Il y a autant de façons de vivre avec le VIH que de personnes séropositives. Découvre-les et prends la parole à ton tour si tu le souhaites.
… Pour éviter que les gens autour de moi ne m’entendent, réagissent, s’éloignent de moi ou -pire- racontent aux autres ce qu’ils ont entendu.
Ou bien je suis dans un restaurant ou un bar avec des amis et l’heure d’une prise de médicaments arrive. Oui, je les ai avec moi — la plupart du temps je suis très bien préparé comme ça. Mais la prochaine étape est moins normale. Je me tourne, je cache ce que je fais et je prends mes pilules en « privé » dans un endroit public.
Ce sont peut-être des petites choses, diriez-vous. Pourtant, je suis une personne très ouverte concernant mon statut sérologique : j’ai eu des entrevues dans les médias où je m’identifie comme une personne vivant avec le VIH ; j’écris sur deux blogues (en voici un troisième !) où j’affirme ma séropositivité facilement et souvent ; je travaille dans le secteur communautaire VIH/sida depuis une douzaine d’années. Mais je crains quand même les réactions de personnes que je ne connais pas qui risqueraient de me rejeter, de me juger pour les quelques minutes que nous allons passer ensemble dans un lieu public.
Je suis un homme blanc, bien éduqué, bien entouré et soutenu par sa famille, ses amis et ses collègues. Si je crains, moi, ces réactions négatives, cette possibilité de rejet, quel doit être le sentiment de la personne qui fait face à une vie beaucoup plus difficile, sans les avantages que je tiens pour acquis?
Mon défi maintenant est d’utiliser mes avantages pour surmonter ces craintes, dans le but de normaliser ma vie de personne séropositive dans notre société. Et votre défi, à vous? De m’accueillir.
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