Histoires partagées

Il y a autant de façons de vivre avec le VIH que de personnes séropositives. Découvre-les et prends la parole à ton tour si tu le souhaites.

Ça

Denis-Martin

VIH : des nouvelles du futur (autofiction)

Le deuil de la dangerosité

Collectif de personnes vivant avec le VIH « Les Indétectables»

L’aveugle et le sourd (fable)

Gino, Estrie

Je me demande de plus en plus où est la réalité des gens de nos jours. Sommes-nous naïfs ou les gens font simplement l’autruche pour ne pas avoir à faire face à la réalité? Pense-t-on vraiment qu’en évitant de parler des vraies choses, que la vie va nous épargner ces choses que nous ne voulons ni voir ni entendre, mais qui sont bel et bien là?

Daniel Jonathan

Notre société est souvent fortement compatissante pour les personnes atteintes de cancer qui luttent pour leur vie: on loue leur courage dans le combat quotidien. Lorsqu’on vit avec le VIH, nous sommes plus souvent confrontés à des discours: il a couru après, il récolte que ce qu’il mérite.

Jacques, Victoriaville

En mémoire de Benoît - Apprendre la confiance en soi

Benoît, Montréal

Pour vivre en couple sérorodifférent depuis dix-huit ans, ces différentes approches préventives qui se sont ajoutées avec les années sont venues éliminer presqu’à 100% la peur de transmettre le VIH à mon conjoint.

Jacques, Victoriaville

Elle est finie la période où je perdais du temps et de l’énergie à savoir si on savait.

Donald, Québec

Aujourd’hui, je vis au Burkina Faso, je tente d’y ouvrir une école à la québécoise dans la façon d’enseigner; je vis avec mon conjoint et son fils; je conduis ma moto dans ce pays qui est le mien, qui a toujours été le mien.

Roger

Mon art, mon engagement et le VIH

Daniel-Claude, Montréal

Un chien dans un jeu de quilles

Daniel-Claude, Montréal

VIH : quand les mots nourrissent la stigmatisation

René

Connais-tu ton statut sérologique? Oui, je réponds, et honnêtement. C’est alors que la crise débute.

Ken, Montréal

J’ai rencontré des gens comme moi, comme toi et comme nous, qui ont eu des moments faciles et des moments très difficiles, mais qui ont réussi à trouver la force de se battre chaque jour.

Cassandre

J’ai passé deux années à cesser de rêver à un avenir me permettant de voir vieillir mes trois enfants. Deux années à me voir dépérir. À préparer ma propre mort après avoir trop brièvement vécu. À réaliser que je ne verrais probablement pas mes cinquante ans. Mais la mort n’est finalement pas venue!

Jacques, Victoriaville

Leur père séropositif, c’est juste un papa qui vieillit assez bien, mais qui pense plus aux problèmes reliés au vieillissement qu’aux problèmes reliés au VIH.

Jacques, Victoriaville

Aurait-on oublié le VIH?

Jacques, Victoriaville

Quand je repense à mes années de cégep, je revois l’hypocondrie de mes amies qui, dans notre petite ville, faisaient tranquillement l’apprentissage de leur sexualité et paniquaient (bien qu’elles n’avaient pris aucun risque) chaque fois que leurs ganglions enflaient, puisqu’on leur avait dit que c’était un des symptômes du VIH.

Bruno, Montréal

En mémoire de Benoît, porte-parole des jeunes séropos

Benoît, Montréal

Salut Richard. Il y a plus de 24 ans que tu nous as quittés. Je ne t’ai pas oublié, mais le temps a fait son œuvre. Les choses ont bien changé depuis. Comme tu dois le savoir de là-haut, bien d’autres amis sont morts aussi. Mais comme tu vois, je suis encore là, je survis. J’aurai vécu assez longtemps pour jouir du droit de mourir dans la dignité (comme si vos morts n’avaient pas été dignes!). Je pense souvent à vous, oui à vous tous qui avez disparu.

René

Aux équipes de recherche. Ce n’est pas juste à propos de votre carrière, d’un article scientifique, d’une conférence… C’est aussi et surtout à propos de NOUS. Notre santé, nos corps, nos vies!

M.

Je vous dédie ces chansons

Donald, Québec

La COVID-19 vue par un survivant du VIH

Jacques, Victoriaville

Il fut d’abord un temps où savoir ou ne pas savoir avait bien peu d’importance, car le seul message que les personnes atteintes du sida se faisaient dire était : nous ne pouvons rien pour vous, vous allez mourir.

Jacques, Victoriaville

Mes petits-enfants comptent sur moi

Jacques, Victoriaville

La discrimination anticipée. Ça m’arrive assez souvent. Je suis en route vers ma destination en autobus ou en métro. Je parle avec un ami. Quand j’aborde un point concernant le VIH, mon ton baisse. Pourquoi ?…

Ken, Montréal

À notre dernier rendez-vous, Dre Vézina m’a pris par la main et m’a dit : « J’ai réussi, t’es encore en vie. » Quelques jours après cet entretien émouvant, j’ouvrais ma boîte aux lettres et je tombais des nues : je venais de recevoir une invitation à devenir patient d’une autre clinique. À cet instant, je me suis senti trahi.

Chantal-Paul (nom fictif)

En mémoire d'Alexandra, rockstar du milieu communautaire

Alexandra, Montréal

J'ai découvert la solidité de mon entourage

Ken, Montréal

Avant, on mourait du sida, aujourd’hui on vit avec le VIH. Vivre avec le VIH en 2016, c’est de prime abord prendre conscience que je vivrai longtemps avec cette infection et que j’ai bien des chances de mourir d’une autre problématique que le VIH (accident de tout genre, cancer, problèmes cardiaques…).

Jacques, Victoriaville

Le fait de commencer un traitement contre le VIH demeure une décision personnelle dont les impacts doivent être d’abord analysés d’un point de vue personnel, sachant très bien que cette décision aura un impact sur les personnes qui nous entourent.

Jacques, Victoriaville

Depuis le début de l’épidémie, de nombreuses études sont menées dans le domaine du VIH, et ce, avec différentes approches théoriques et méthodologiques. Mais, comment fait-on de la recherche lorsqu’on partage certaines caractéristiques avec la population qu’on étudie ?

Jorge, Montréal

J’te le dis… J’te le dis pas… J’entends pus ce que tu me dis. J’vois juste ta bouche, tes lèvres. J’les veux sur ma peau. J’te veux, j’te veux tant… Ta main sur mon sein. J’ai chaud… Tes caresses, ton corps, continue!!! J’te veux, je sais plus… T’arrête pas, j’te veux, j’ai peur. Continue, j’te veux. Arrête, j’me sens sale. Continue, je sais plus… J’te dis… j’te dis pas…

Alexandra

Je refuse de me faire renvoyer dans le placard

Ken, Montréal

La tolérance nous ouvre les yeux sur le monde

Yves, Outaouais

La criminalisation du VIH n’aura contribué qu’à faire augmenter la stigmatisation et l’ostracisme. Elle aura permis à la société de juger les personnes vivant avec le VIH comme étant des individus irresponsables et malveillants, ce qui n’est pas le cas.

Jacques, Victoriaville

Merci Google!

Laurette

Non, la vie ne s'arrête pas là

Richard, Laurentides

Le choix de revisiter son histoire

Dan, Montréal

Je rêve du jour où certain·es membres de notre famille s'excuseront d'avoir rejeté nos enfants, de nous avoir crié dessus et de nous avoir insulté·es après que nous leur ayons révélé la vérité.

M.

À mon avis, il n’y a pas de bons ou de mauvais choix. Il n’y a que les choix qui, après l’obtention d’information adéquate et scientifiquement reconnue, font que je suis à l’aise de vivre avec mes choix et capable d’en accepter les conséquences.

Jacques, Victoriaville

Soutenir les sourd·es vivant avec le VIH

Donald, Montréal

Pour que chacun·e prenne sa place

Bruno, Montréal

En mémoire de Hans, artiste et survivant

Hans, Estrie

Dévoiler que l’on vit avec le diabète à sa famille, ses amis, ses collègues de travail suscitera chez la plupart la compassion. En revanche, dévoiler son statut sérologique au VIH risque de causer un malaise, des questions et du jugement.

Sylvain, Montréal

Tu n’es pas le VIH: tu vis juste avec

Doris, Brossard
2slgbtqia+ discrimination peur

Quand je repense à mes années de cégep, je revois l’hypocondrie de mes amies qui, dans notre petite ville, faisaient tranquillement l’apprentissage de leur sexualité et paniquaient (bien qu’elles n’avaient pris aucun risque) chaque fois que leurs ganglions enflaient, puisqu’on leur avait dit que c’était un des symptômes du VIH.

Bruno, Montréal, 17 mai 2012

En cette journée de lutte contre l’homophobie, cette anecdote me fait penser à comment le VIH nous affecte et nous entraîne dans des rapports sociaux différents selon où l’on se situe sur le continuum des identités sexuelles.

Avec les années, ma sexualité a bien changé. Moi qui ai découvert celle-ci dans le milieu gai, puis ai appris les règles du BDSM dans le milieu très sécuri-sexe des lesbiennes (qui n’a rien à envier à sa contrepartie masculine), je suis passé d’une identité gaie à celle de queer et, finalement, à celle de bisexuel.

Alors que j’ai passé la majorité de ma vie de séropositif dans le milieu gai, avec les difficultés qu’on connait liées au dévoilement (rejets répétitifs et autres peurs), j’essaie depuis quelque temps de cruiser des filles hétéros. Il me semble faire face à une nouvelle difficulté, mais c’est peut-être simplement moi qui ai peur de vivre de nouvelles situations de rejet, alors que j’explore un nouveau pan de ma sexualité.

Habituellement, chez les hétéros, c’est de la grossesse dont on parle en premier lorsqu’on aborde les risques liés à la sexualité. Le VIH est une pensée beaucoup plus lointaine, comparativement à son omniprésence dans la vie des gais, martelée de pubs de prévention et de condoms gratuits. Aussi me semble-t-il devoir partir de plus loin pour expliquer l’abc du VIH, la charge virale et les CD4, la non transmission du VIH sous traitement antirétroviral efficace, etc. Mais ce n’est peut-être pas vraiment partir de plus loin, simplement d’ailleurs : le lien émotif y est autre et demande d’autres approches, fait appel à d’autres connaissances, imaginaire qu’il me reste à apprivoiser.

Quel lien faire avec l’homophobie ? C’est que pour moi, l’homophobie affecte différemment les gais, les lesbiennes, les bisexuels et les personnes transsexuelles (on parle alors de transphobie). On pourrait en dire autant de la sérophobie. Les gais ont su bâtir une communauté de support autour de la maladie. Depuis que je suis à Montréal, j’ai rencontré plusieurs gais séropositifs qui m’ont soutenu dans ma propre compréhension de ce que voulait dire pour moi vivre avec le VIH. Et si j’ai été rejeté, il y en avait pour m’accueillir et me dire que ces gars étaient des cons. Mais il me semble que les bisexuels n’ont peut-être pas la même possibilité d’avoir un réseau de support aussi fort, du fait des préjugés auxquels ils font face à la fois de la part de la communauté gaie et de la part des hétéros. Des études ont démontré combien les hommes hétérosexuels séropositifs étaient plus isolés face à leur maladie que les femmes ou les gais. Qu’en est-il des bisexuels?

Je me questionne donc, dans mes expériences actuelles, sur quel sera le réseau de support qui saura m’écouter, m’aider à faire évoluer les mentalités dans ces espaces où les discussions sur le VIH/sida auront d’autres formes que celles du milieu gai. Parmi mes craintes, celle de me faire renvoyer à une étiquette que je n’utilise plus pour parler de moi, celle de me faire réduire encore une fois à cette identité gaie qui a longtemps collé au VIH/sida, celle, en quelque sorte, de rentrer dans un nouveau placard.

Partager ce témoignage