Histoires partagées

Il y a autant de façons de vivre avec le VIH que de personnes séropositives. Découvre-les et prends la parole à ton tour si tu le souhaites.

Depuis le début de l’épidémie, de nombreuses études sont menées dans le domaine du VIH, et ce, avec différentes approches théoriques et méthodologiques. Mais, comment fait-on de la recherche lorsqu’on partage certaines caractéristiques avec la population qu’on étudie ?

Jorge, Montréal

Salut Richard. Il y a plus de 24 ans que tu nous as quittés. Je ne t’ai pas oublié, mais le temps a fait son œuvre. Les choses ont bien changé depuis. Comme tu dois le savoir de là-haut, bien d’autres amis sont morts aussi. Mais comme tu vois, je suis encore là, je survis. J’aurai vécu assez longtemps pour jouir du droit de mourir dans la dignité (comme si vos morts n’avaient pas été dignes!). Je pense souvent à vous, oui à vous tous qui avez disparu.

René

Je me demande de plus en plus où est la réalité des gens de nos jours. Sommes-nous naïfs ou les gens font simplement l’autruche pour ne pas avoir à faire face à la réalité? Pense-t-on vraiment qu’en évitant de parler des vraies choses, que la vie va nous épargner ces choses que nous ne voulons ni voir ni entendre, mais qui sont bel et bien là?

Daniel Jonathan

Connais-tu ton statut sérologique? Oui, je réponds, et honnêtement. C’est alors que la crise débute.

Ken, Montréal

En mémoire de Benoît, porte-parole des jeunes séropos

Benoît, Montréal

Merci Google!

Laurette

La criminalisation du VIH n’aura contribué qu’à faire augmenter la stigmatisation et l’ostracisme. Elle aura permis à la société de juger les personnes vivant avec le VIH comme étant des individus irresponsables et malveillants, ce qui n’est pas le cas.

Jacques, Victoriaville

En mémoire de Benoît - Apprendre la confiance en soi

Benoît, Montréal

J’ai rencontré des gens comme moi, comme toi et comme nous, qui ont eu des moments faciles et des moments très difficiles, mais qui ont réussi à trouver la force de se battre chaque jour.

Cassandre

J'ai découvert la solidité de mon entourage

Ken, Montréal

J’te le dis… J’te le dis pas… J’entends pus ce que tu me dis. J’vois juste ta bouche, tes lèvres. J’les veux sur ma peau. J’te veux, j’te veux tant… Ta main sur mon sein. J’ai chaud… Tes caresses, ton corps, continue!!! J’te veux, je sais plus… T’arrête pas, j’te veux, j’ai peur. Continue, j’te veux. Arrête, j’me sens sale. Continue, je sais plus… J’te dis… j’te dis pas…

Alexandra

Aujourd’hui, je vis au Burkina Faso, je tente d’y ouvrir une école à la québécoise dans la façon d’enseigner; je vis avec mon conjoint et son fils; je conduis ma moto dans ce pays qui est le mien, qui a toujours été le mien.

Roger

En mémoire de Hans, artiste et survivant

Hans, Estrie

Aurait-on oublié le VIH?

Jacques, Victoriaville

À notre dernier rendez-vous, Dre Vézina m’a pris par la main et m’a dit : « J’ai réussi, t’es encore en vie. » Quelques jours après cet entretien émouvant, j’ouvrais ma boîte aux lettres et je tombais des nues : je venais de recevoir une invitation à devenir patient d’une autre clinique. À cet instant, je me suis senti trahi.

Chantal-Paul (nom fictif)

La discrimination anticipée. Ça m’arrive assez souvent. Je suis en route vers ma destination en autobus ou en métro. Je parle avec un ami. Quand j’aborde un point concernant le VIH, mon ton baisse. Pourquoi ?…

Ken, Montréal

VIH : des nouvelles du futur (autofiction)

Le fait de commencer un traitement contre le VIH demeure une décision personnelle dont les impacts doivent être d’abord analysés d’un point de vue personnel, sachant très bien que cette décision aura un impact sur les personnes qui nous entourent.

Jacques, Victoriaville

Le choix de revisiter son histoire

Dan, Montréal

Je rêve du jour où certain·es membres de notre famille s'excuseront d'avoir rejeté nos enfants, de nous avoir crié dessus et de nous avoir insulté·es après que nous leur ayons révélé la vérité.

M.

Je refuse de me faire renvoyer dans le placard

Ken, Montréal

Pour vivre en couple sérorodifférent depuis dix-huit ans, ces différentes approches préventives qui se sont ajoutées avec les années sont venues éliminer presqu’à 100% la peur de transmettre le VIH à mon conjoint.

Jacques, Victoriaville

Elle est finie la période où je perdais du temps et de l’énergie à savoir si on savait.

Donald, Québec

Tu n’es pas le VIH: tu vis juste avec

Doris, Brossard

Quand je repense à mes années de cégep, je revois l’hypocondrie de mes amies qui, dans notre petite ville, faisaient tranquillement l’apprentissage de leur sexualité et paniquaient (bien qu’elles n’avaient pris aucun risque) chaque fois que leurs ganglions enflaient, puisqu’on leur avait dit que c’était un des symptômes du VIH.

Bruno, Montréal

En mémoire d'Alexandra, rockstar du milieu communautaire

Alexandra, Montréal

VIH : quand les mots nourrissent la stigmatisation

René

J’ai passé deux années à cesser de rêver à un avenir me permettant de voir vieillir mes trois enfants. Deux années à me voir dépérir. À préparer ma propre mort après avoir trop brièvement vécu. À réaliser que je ne verrais probablement pas mes cinquante ans. Mais la mort n’est finalement pas venue!

Jacques, Victoriaville

Aux équipes de recherche. Ce n’est pas juste à propos de votre carrière, d’un article scientifique, d’une conférence… C’est aussi et surtout à propos de NOUS. Notre santé, nos corps, nos vies!

M.

Il fut d’abord un temps où savoir ou ne pas savoir avait bien peu d’importance, car le seul message que les personnes atteintes du sida se faisaient dire était : nous ne pouvons rien pour vous, vous allez mourir.

Jacques, Victoriaville

Dévoiler que l’on vit avec le diabète à sa famille, ses amis, ses collègues de travail suscitera chez la plupart la compassion. En revanche, dévoiler son statut sérologique au VIH risque de causer un malaise, des questions et du jugement.

Sylvain, Montréal

Pour que chacun·e prenne sa place

Bruno, Montréal

Je vous dédie ces chansons

Donald, Québec

Mon art, mon engagement et le VIH

Daniel-Claude, Montréal

Notre société est souvent fortement compatissante pour les personnes atteintes de cancer qui luttent pour leur vie: on loue leur courage dans le combat quotidien. Lorsqu’on vit avec le VIH, nous sommes plus souvent confrontés à des discours: il a couru après, il récolte que ce qu’il mérite.

Jacques, Victoriaville

La COVID-19 vue par un survivant du VIH

Jacques, Victoriaville

Ça

Denis-Martin

La tolérance nous ouvre les yeux sur le monde

Yves, Outaouais

Non, la vie ne s'arrête pas là

Richard, Laurentides

Soutenir les sourd·es vivant avec le VIH

Donald, Montréal

Un chien dans un jeu de quilles

Daniel-Claude, Montréal

Mes petits-enfants comptent sur moi

Jacques, Victoriaville

Avant, on mourait du sida, aujourd’hui on vit avec le VIH. Vivre avec le VIH en 2016, c’est de prime abord prendre conscience que je vivrai longtemps avec cette infection et que j’ai bien des chances de mourir d’une autre problématique que le VIH (accident de tout genre, cancer, problèmes cardiaques…).

Jacques, Victoriaville

L’aveugle et le sourd (fable)

Gino, Estrie

Leur père séropositif, c’est juste un papa qui vieillit assez bien, mais qui pense plus aux problèmes reliés au vieillissement qu’aux problèmes reliés au VIH.

Jacques, Victoriaville

Le deuil de la dangerosité

Collectif de personnes vivant avec le VIH « Les Indétectables»

À mon avis, il n’y a pas de bons ou de mauvais choix. Il n’y a que les choix qui, après l’obtention d’information adéquate et scientifiquement reconnue, font que je suis à l’aise de vivre avec mes choix et capable d’en accepter les conséquences.

Jacques, Victoriaville
sexualité discrimination 2slgbtqia+

Je me demande de plus en plus où est la réalité des gens de nos jours. Sommes-nous naïfs ou les gens font simplement l’autruche pour ne pas avoir à faire face à la réalité? Pense-t-on vraiment qu’en évitant de parler des vraies choses, que la vie va nous épargner ces choses que nous ne voulons ni voir ni entendre, mais qui sont bel et bien là?

Daniel Jonathan, 20 mai 2014

Je suis un jeune homme séropositif depuis plus de 7 ans. Vous me direz qu’en 2014, la vie de quelqu’un infecté par le VIH… est bien meilleure et que je ne suis pas le seul dans ma condition. Vrai. Par contre, je reste un être humain avec des besoins tant sexuels qu’émotionnels. Le rejet, surtout venant de situations particulièrement choquantes, vient me détruire encore plus. On parle souvent d’homophobie envers les homosexuels. Et bien, on peut dire que je vis une double stigmatisation, car en plus d’être gai, je suis également victime à l’occasion de jugements envers mon statut sérologique : la sérophobie.

Voyez-vous, avec les sites de rencontres et réseaux sociaux, nous pouvons savoir bien des choses sur les préférences sexuelles d’une personne avant même de la rencontrer. Le plus étonnant est que la situation que je suis sur le point de vous conter est une situation qui est très fréquente pour nous, personnes séropositives.

Situation
Je suis sur un site de rencontre, la personne me drague, elle me plait également, nous commençons quelques échanges, qui peuvent durer quelques minutes et même s’étendre sur plusieurs heures, voire une journée entière. La chimie est bonne, il me veut autant que je le veux, une soirée chaude et cochonne comme je le souhaite nous attend. Il me fait même mention qu’il veut une relation anale sans condom. Jusque-là, je présume que s’il veut que j’éjacule en lui et qu’il ne me demande pas mon statut sérologique, il doit être VIH+ également ou qu’il est conscient des risques que cela comporte de se faire baiser sans condom. Par contre, pour avoir bonne conscience, je pose toujours la question, es-tu positif ou négatif? Là, la claque arrive quand il me dit non je suis négatif et toi? Tout ce temps, il était prêt non seulement à me rencontrer, mais à me laisser le baiser sans condom, et ce, sans même savoir si, moi, j’étais ou non infecté. Le plus décevant dans tout ça est que dans la plupart de ces cas-là, à l’instant même que tu lui annonces, il te rejette comme si dès le départ tu ne l’intéressais pas, même si tu lui dis que l’on va se protéger et que tu essaies de faire comprendre que bien protégé, les risques sont pratiquement nuls.

Des cas comme celui-ci, je pourrais vous en raconter des centaines, mon but ici est seulement de vous ouvrir les yeux sur notre réalité. Nous sommes des êtres humains comme toutes autres personnes avec des sentiments et des besoins. Vous ne voulez pas coucher avec une personne atteinte, ça vous regarde, mais de grâce, ne faites pas comme si ça n’existe pas jusqu’au moment où nous devons vous confronter notre vérité.

Le 17 mai est la Journée mondiale contre l’homophobie, prenons le temps également de parler de sérophobie, une bataille loin d’être gagnée pour moi.

Partager ce témoignage