Histoires partagées

Il y a autant de façons de vivre avec le VIH que de personnes séropositives. Découvre-les et prends la parole à ton tour si tu le souhaites.

Le deuil de la dangerosité

Collectif de personnes vivant avec le VIH « Les Indétectables»

L’aveugle et le sourd (fable)

Gino, Estrie

La criminalisation du VIH n’aura contribué qu’à faire augmenter la stigmatisation et l’ostracisme. Elle aura permis à la société de juger les personnes vivant avec le VIH comme étant des individus irresponsables et malveillants, ce qui n’est pas le cas.

Jacques, Victoriaville

Je vous dédie ces chansons

Donald, Québec

VIH : quand les mots nourrissent la stigmatisation

René

Salut Richard. Il y a plus de 24 ans que tu nous as quittés. Je ne t’ai pas oublié, mais le temps a fait son œuvre. Les choses ont bien changé depuis. Comme tu dois le savoir de là-haut, bien d’autres amis sont morts aussi. Mais comme tu vois, je suis encore là, je survis. J’aurai vécu assez longtemps pour jouir du droit de mourir dans la dignité (comme si vos morts n’avaient pas été dignes!). Je pense souvent à vous, oui à vous tous qui avez disparu.

René

À mon avis, il n’y a pas de bons ou de mauvais choix. Il n’y a que les choix qui, après l’obtention d’information adéquate et scientifiquement reconnue, font que je suis à l’aise de vivre avec mes choix et capable d’en accepter les conséquences.

Jacques, Victoriaville

Le choix de revisiter son histoire

Dan, Montréal

Notre société est souvent fortement compatissante pour les personnes atteintes de cancer qui luttent pour leur vie: on loue leur courage dans le combat quotidien. Lorsqu’on vit avec le VIH, nous sommes plus souvent confrontés à des discours: il a couru après, il récolte que ce qu’il mérite.

Jacques, Victoriaville

À notre dernier rendez-vous, Dre Vézina m’a pris par la main et m’a dit : « J’ai réussi, t’es encore en vie. » Quelques jours après cet entretien émouvant, j’ouvrais ma boîte aux lettres et je tombais des nues : je venais de recevoir une invitation à devenir patient d’une autre clinique. À cet instant, je me suis senti trahi.

Chantal-Paul (nom fictif)

Aujourd’hui, je vis au Burkina Faso, je tente d’y ouvrir une école à la québécoise dans la façon d’enseigner; je vis avec mon conjoint et son fils; je conduis ma moto dans ce pays qui est le mien, qui a toujours été le mien.

Roger

Mes petits-enfants comptent sur moi

Jacques, Victoriaville

Le fait de commencer un traitement contre le VIH demeure une décision personnelle dont les impacts doivent être d’abord analysés d’un point de vue personnel, sachant très bien que cette décision aura un impact sur les personnes qui nous entourent.

Jacques, Victoriaville

Dévoiler que l’on vit avec le diabète à sa famille, ses amis, ses collègues de travail suscitera chez la plupart la compassion. En revanche, dévoiler son statut sérologique au VIH risque de causer un malaise, des questions et du jugement.

Sylvain, Montréal

J’ai passé deux années à cesser de rêver à un avenir me permettant de voir vieillir mes trois enfants. Deux années à me voir dépérir. À préparer ma propre mort après avoir trop brièvement vécu. À réaliser que je ne verrais probablement pas mes cinquante ans. Mais la mort n’est finalement pas venue!

Jacques, Victoriaville

Avant, on mourait du sida, aujourd’hui on vit avec le VIH. Vivre avec le VIH en 2016, c’est de prime abord prendre conscience que je vivrai longtemps avec cette infection et que j’ai bien des chances de mourir d’une autre problématique que le VIH (accident de tout genre, cancer, problèmes cardiaques…).

Jacques, Victoriaville

Mon art, mon engagement et le VIH

Daniel-Claude, Montréal

Soutenir les sourd·es vivant avec le VIH

Donald, Montréal

En mémoire de Benoît, porte-parole des jeunes séropos

Benoît, Montréal

Je rêve du jour où certain·es membres de notre famille s'excuseront d'avoir rejeté nos enfants, de nous avoir crié dessus et de nous avoir insulté·es après que nous leur ayons révélé la vérité.

M.

Pour vivre en couple sérorodifférent depuis dix-huit ans, ces différentes approches préventives qui se sont ajoutées avec les années sont venues éliminer presqu’à 100% la peur de transmettre le VIH à mon conjoint.

Jacques, Victoriaville

En mémoire de Hans, artiste et survivant

Hans, Estrie

Ça

Denis-Martin

Connais-tu ton statut sérologique? Oui, je réponds, et honnêtement. C’est alors que la crise débute.

Ken, Montréal

J’te le dis… J’te le dis pas… J’entends pus ce que tu me dis. J’vois juste ta bouche, tes lèvres. J’les veux sur ma peau. J’te veux, j’te veux tant… Ta main sur mon sein. J’ai chaud… Tes caresses, ton corps, continue!!! J’te veux, je sais plus… T’arrête pas, j’te veux, j’ai peur. Continue, j’te veux. Arrête, j’me sens sale. Continue, je sais plus… J’te dis… j’te dis pas…

Alexandra

Il fut d’abord un temps où savoir ou ne pas savoir avait bien peu d’importance, car le seul message que les personnes atteintes du sida se faisaient dire était : nous ne pouvons rien pour vous, vous allez mourir.

Jacques, Victoriaville

Aux équipes de recherche. Ce n’est pas juste à propos de votre carrière, d’un article scientifique, d’une conférence… C’est aussi et surtout à propos de NOUS. Notre santé, nos corps, nos vies!

M.

La COVID-19 vue par un survivant du VIH

Jacques, Victoriaville

VIH : des nouvelles du futur (autofiction)

La tolérance nous ouvre les yeux sur le monde

Yves, Outaouais

En mémoire de Benoît - Apprendre la confiance en soi

Benoît, Montréal

Depuis le début de l’épidémie, de nombreuses études sont menées dans le domaine du VIH, et ce, avec différentes approches théoriques et méthodologiques. Mais, comment fait-on de la recherche lorsqu’on partage certaines caractéristiques avec la population qu’on étudie ?

Jorge, Montréal

Leur père séropositif, c’est juste un papa qui vieillit assez bien, mais qui pense plus aux problèmes reliés au vieillissement qu’aux problèmes reliés au VIH.

Jacques, Victoriaville

Non, la vie ne s'arrête pas là

Richard, Laurentides

Je me demande de plus en plus où est la réalité des gens de nos jours. Sommes-nous naïfs ou les gens font simplement l’autruche pour ne pas avoir à faire face à la réalité? Pense-t-on vraiment qu’en évitant de parler des vraies choses, que la vie va nous épargner ces choses que nous ne voulons ni voir ni entendre, mais qui sont bel et bien là?

Daniel Jonathan

Quand je repense à mes années de cégep, je revois l’hypocondrie de mes amies qui, dans notre petite ville, faisaient tranquillement l’apprentissage de leur sexualité et paniquaient (bien qu’elles n’avaient pris aucun risque) chaque fois que leurs ganglions enflaient, puisqu’on leur avait dit que c’était un des symptômes du VIH.

Bruno, Montréal

Aurait-on oublié le VIH?

Jacques, Victoriaville

J’ai rencontré des gens comme moi, comme toi et comme nous, qui ont eu des moments faciles et des moments très difficiles, mais qui ont réussi à trouver la force de se battre chaque jour.

Cassandre

J'ai découvert la solidité de mon entourage

Ken, Montréal

Tu n’es pas le VIH: tu vis juste avec

Doris, Brossard

En mémoire d'Alexandra, rockstar du milieu communautaire

Alexandra, Montréal

Merci Google!

Laurette

Un chien dans un jeu de quilles

Daniel-Claude, Montréal

Je refuse de me faire renvoyer dans le placard

Ken, Montréal

Elle est finie la période où je perdais du temps et de l’énergie à savoir si on savait.

Donald, Québec

Pour que chacun·e prenne sa place

Bruno, Montréal

La discrimination anticipée. Ça m’arrive assez souvent. Je suis en route vers ma destination en autobus ou en métro. Je parle avec un ami. Quand j’aborde un point concernant le VIH, mon ton baisse. Pourquoi ?…

Ken, Montréal
survivre engagement action

Aujourd’hui, je vis au Burkina Faso, je tente d’y ouvrir une école à la québécoise dans la façon d’enseigner; je vis avec mon conjoint et son fils; je conduis ma moto dans ce pays qui est le mien, qui a toujours été le mien.

Roger, 27 mars 2017

Il y a près de 30 ans, un 14 juillet, j’apprenais que j’étais séropositif.

À l’époque, c’était une condamnation à mort en six mois. J’ai pleuré sur moi, mes amants, mes enfants, sur la disparition de la vie. Puis, la vie a continué. Pendant près d’une année, j’ai attendu la maladie, préparé à partir. Tous le savaient et nous vivions avec cette mort annoncée.

Rien, toujours rien. Donc, comme des milliers de séropositifs, j’ai compris que j’avais du temps devant moi : peu ou beaucoup, peu importe. Il m’appartenait de «faire» quelque chose ou d’attendre. J’ai choisi de faire. J’ai donc fait une multitude de choses, toujours dans l’attente de cette condamnation à mort : un peu comme un condamné qui passe 25 ans dans le couloir de la mort en prison, attendant que la sentence s’applique, la souhaitant même parfois.

Puis, la vie forte, puissante s’est emparée de moi : je voulais donner parce que j’avais beaucoup reçu, je voulais recevoir parce que j’avais tellement besoin de «goûter» avant de partir.

Aujourd’hui, je vis au Burkina Faso, je tente d’y ouvrir une école à la québécoise dans la façon d’enseigner; je vis avec mon conjoint et son fils; je conduis ma moto dans ce pays qui est le mien, qui a toujours été le mien.

Si cette maladie m’a appris des choses, ce que je retiens est davantage le bilan que j’ai dû faire plusieurs fois au fil des ans. Ce qui m’a amené à percevoir que j’avais eu une vie pleine et que j’avais beaucoup de projets, de désirs et de joies à venir.

J’ai également compris que le temps qui nous reste n’est pas très important. Ce qui compte, c’est ce que nous allons en faire.

Pour ma part, j’ai l’intention de bien remplir ce temps pour mieux m’accepter, pour m’ouvrir aux autres et me laisser porter par ces nouvelles connaissances. Ma vie a été heureuse, est toujours heureuse, même (peut-être) surtout à cause de cette condamnation à mort.

Entendons-nous bien : je n’ai jamais apprécié les séropositif·ves qui soutenaient que le sida leur avait permis de se connaître, de mieux se brancher sur la vie, de savoir maintenant la valeur du moment présent ; j’ai horreur de ce discours. J’étais quelqu’un qui agissait sur la vie bien avant le sida. Mais, cette condamnation m’a permis de mieux comprendre qu’il y a dans la vie les « spectateurs » et les « acteurs ».

J’ai toujours été et serai toujours un acteur. Jusqu’à mon dernier souffle.

Et je remercie ceux qui m’accompagnent, qui comprennent que j’ai besoin de cette énergie pour survivre. Je n’ai pas de mérites, je ne peux vivre sans cette motivation de me lever le matin pour réaliser un rêve, une idée, un besoin.

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