Histoires partagées

Il y a autant de façons de vivre avec le VIH que de personnes séropositives. Découvre-les et prends la parole à ton tour si tu le souhaites.

La COVID-19 vue par un survivant du VIH

Jacques, Victoriaville

Quand je repense à mes années de cégep, je revois l’hypocondrie de mes amies qui, dans notre petite ville, faisaient tranquillement l’apprentissage de leur sexualité et paniquaient (bien qu’elles n’avaient pris aucun risque) chaque fois que leurs ganglions enflaient, puisqu’on leur avait dit que c’était un des symptômes du VIH.

Bruno, Montréal

Mes petits-enfants comptent sur moi

Jacques, Victoriaville

Merci Google!

Laurette

J’ai rencontré des gens comme moi, comme toi et comme nous, qui ont eu des moments faciles et des moments très difficiles, mais qui ont réussi à trouver la force de se battre chaque jour.

Cassandre

Aux équipes de recherche. Ce n’est pas juste à propos de votre carrière, d’un article scientifique, d’une conférence… C’est aussi et surtout à propos de NOUS. Notre santé, nos corps, nos vies!

M.

En mémoire de Hans, artiste et survivant

Hans, Estrie

Je vous dédie ces chansons

Donald, Québec

Je rêve du jour où certain·es membres de notre famille s'excuseront d'avoir rejeté nos enfants, de nous avoir crié dessus et de nous avoir insulté·es après que nous leur ayons révélé la vérité.

M.

Leur père séropositif, c’est juste un papa qui vieillit assez bien, mais qui pense plus aux problèmes reliés au vieillissement qu’aux problèmes reliés au VIH.

Jacques, Victoriaville

Pour vivre en couple sérorodifférent depuis dix-huit ans, ces différentes approches préventives qui se sont ajoutées avec les années sont venues éliminer presqu’à 100% la peur de transmettre le VIH à mon conjoint.

Jacques, Victoriaville

Notre société est souvent fortement compatissante pour les personnes atteintes de cancer qui luttent pour leur vie: on loue leur courage dans le combat quotidien. Lorsqu’on vit avec le VIH, nous sommes plus souvent confrontés à des discours: il a couru après, il récolte que ce qu’il mérite.

Jacques, Victoriaville

J’ai passé deux années à cesser de rêver à un avenir me permettant de voir vieillir mes trois enfants. Deux années à me voir dépérir. À préparer ma propre mort après avoir trop brièvement vécu. À réaliser que je ne verrais probablement pas mes cinquante ans. Mais la mort n’est finalement pas venue!

Jacques, Victoriaville

J’te le dis… J’te le dis pas… J’entends pus ce que tu me dis. J’vois juste ta bouche, tes lèvres. J’les veux sur ma peau. J’te veux, j’te veux tant… Ta main sur mon sein. J’ai chaud… Tes caresses, ton corps, continue!!! J’te veux, je sais plus… T’arrête pas, j’te veux, j’ai peur. Continue, j’te veux. Arrête, j’me sens sale. Continue, je sais plus… J’te dis… j’te dis pas…

Alexandra

Le deuil de la dangerosité

Collectif de personnes vivant avec le VIH « Les Indétectables»

Dévoiler que l’on vit avec le diabète à sa famille, ses amis, ses collègues de travail suscitera chez la plupart la compassion. En revanche, dévoiler son statut sérologique au VIH risque de causer un malaise, des questions et du jugement.

Sylvain, Montréal

Salut Richard. Il y a plus de 24 ans que tu nous as quittés. Je ne t’ai pas oublié, mais le temps a fait son œuvre. Les choses ont bien changé depuis. Comme tu dois le savoir de là-haut, bien d’autres amis sont morts aussi. Mais comme tu vois, je suis encore là, je survis. J’aurai vécu assez longtemps pour jouir du droit de mourir dans la dignité (comme si vos morts n’avaient pas été dignes!). Je pense souvent à vous, oui à vous tous qui avez disparu.

René

Aujourd’hui, je vis au Burkina Faso, je tente d’y ouvrir une école à la québécoise dans la façon d’enseigner; je vis avec mon conjoint et son fils; je conduis ma moto dans ce pays qui est le mien, qui a toujours été le mien.

Roger

La tolérance nous ouvre les yeux sur le monde

Yves, Outaouais

Soutenir les sourd·es vivant avec le VIH

Donald, Montréal

En mémoire de Benoît - Apprendre la confiance en soi

Benoît, Montréal

VIH : des nouvelles du futur (autofiction)

En mémoire de Benoît, porte-parole des jeunes séropos

Benoît, Montréal

Non, la vie ne s'arrête pas là

Richard, Laurentides

J'ai découvert la solidité de mon entourage

Ken, Montréal

Depuis le début de l’épidémie, de nombreuses études sont menées dans le domaine du VIH, et ce, avec différentes approches théoriques et méthodologiques. Mais, comment fait-on de la recherche lorsqu’on partage certaines caractéristiques avec la population qu’on étudie ?

Jorge, Montréal

Aurait-on oublié le VIH?

Jacques, Victoriaville

Il fut d’abord un temps où savoir ou ne pas savoir avait bien peu d’importance, car le seul message que les personnes atteintes du sida se faisaient dire était : nous ne pouvons rien pour vous, vous allez mourir.

Jacques, Victoriaville

Avant, on mourait du sida, aujourd’hui on vit avec le VIH. Vivre avec le VIH en 2016, c’est de prime abord prendre conscience que je vivrai longtemps avec cette infection et que j’ai bien des chances de mourir d’une autre problématique que le VIH (accident de tout genre, cancer, problèmes cardiaques…).

Jacques, Victoriaville

Pour que chacun·e prenne sa place

Bruno, Montréal

Un chien dans un jeu de quilles

Daniel-Claude, Montréal

À notre dernier rendez-vous, Dre Vézina m’a pris par la main et m’a dit : « J’ai réussi, t’es encore en vie. » Quelques jours après cet entretien émouvant, j’ouvrais ma boîte aux lettres et je tombais des nues : je venais de recevoir une invitation à devenir patient d’une autre clinique. À cet instant, je me suis senti trahi.

Chantal-Paul (nom fictif)

Le fait de commencer un traitement contre le VIH demeure une décision personnelle dont les impacts doivent être d’abord analysés d’un point de vue personnel, sachant très bien que cette décision aura un impact sur les personnes qui nous entourent.

Jacques, Victoriaville

Je refuse de me faire renvoyer dans le placard

Ken, Montréal

Ça

Denis-Martin

La discrimination anticipée. Ça m’arrive assez souvent. Je suis en route vers ma destination en autobus ou en métro. Je parle avec un ami. Quand j’aborde un point concernant le VIH, mon ton baisse. Pourquoi ?…

Ken, Montréal

Elle est finie la période où je perdais du temps et de l’énergie à savoir si on savait.

Donald, Québec

VIH : quand les mots nourrissent la stigmatisation

René

Tu n’es pas le VIH: tu vis juste avec

Doris, Brossard

Le choix de revisiter son histoire

Dan, Montréal

L’aveugle et le sourd (fable)

Gino, Estrie

Je me demande de plus en plus où est la réalité des gens de nos jours. Sommes-nous naïfs ou les gens font simplement l’autruche pour ne pas avoir à faire face à la réalité? Pense-t-on vraiment qu’en évitant de parler des vraies choses, que la vie va nous épargner ces choses que nous ne voulons ni voir ni entendre, mais qui sont bel et bien là?

Daniel Jonathan

Mon art, mon engagement et le VIH

Daniel-Claude, Montréal

En mémoire d'Alexandra, rockstar du milieu communautaire

Alexandra, Montréal

À mon avis, il n’y a pas de bons ou de mauvais choix. Il n’y a que les choix qui, après l’obtention d’information adéquate et scientifiquement reconnue, font que je suis à l’aise de vivre avec mes choix et capable d’en accepter les conséquences.

Jacques, Victoriaville

La criminalisation du VIH n’aura contribué qu’à faire augmenter la stigmatisation et l’ostracisme. Elle aura permis à la société de juger les personnes vivant avec le VIH comme étant des individus irresponsables et malveillants, ce qui n’est pas le cas.

Jacques, Victoriaville

Connais-tu ton statut sérologique? Oui, je réponds, et honnêtement. C’est alors que la crise débute.

Ken, Montréal
défis résilience espoir

Avant, on mourait du sida, aujourd’hui on vit avec le VIH. Vivre avec le VIH en 2016, c’est de prime abord prendre conscience que je vivrai longtemps avec cette infection et que j’ai bien des chances de mourir d’une autre problématique que le VIH (accident de tout genre, cancer, problèmes cardiaques…).

Jacques, Victoriaville, 30 novembre 2016

Vivre avec le VIH en 2016, c’est vivre en relevant chaque jour des défis.

C’est accepter de vivre avec une infection chronique qui a laissé une blessure profonde à mon intégrité physique, psychologique et sociale.

C’est apprendre à intégrer dans sa vie, une prise quotidienne de médicaments bien souvent à l’abri de regards indiscrets qui pourraient questionner sur la raison de cette médication.

C’est développer la capacité de se regarder dans le miroir et de se dire à soi-même : « Je vis avec le VIH ».

C’est se questionner sur le dévoilement de ma réalité de vie avec le VIH : à qui le dire, à qui ne pas le dire et comment le dire. Chaque dévoilement est unique et se fait au rythme voulu par la personne. Malheureusement, il y a encore trop de dévoilements non-volontaires qui causent souvent des drames.

C’est accepter et être obligé d’entendre les préjugés qui se disent tous les jours dont un particulièrement : « Il a couru après ». Je réponds toujours à ce préjugé : « Tu sais, personne ne court après son malheur ».

C’est redéfinir ma vie sexuelle, mes rapports intimes avec autrui. Si je le dis, c’est envisager de me faire dire NON, plus souvent qu’avant, plus souvent qu’à mon tour. Si je ne le dis pas, c’est développer ma capacité de vivre avec ma décision.

C’est m’obliger à augmenter mes connaissances, chercher des informations, rencontrer d’autres personnes dans la même situation pour savoir comment c’est possible de bien vivre avec le VIH.

C’est accepter de vivre avec une différence qui fait encore peur, une différence qui souvent est discriminante, c’est accepter de vivre avec un stigmate.

C’est réaliser que certains de mes droits seront diminués, brimés, et parfois tout simplement annulés. J’aurai des problèmes ou des exigences différentes pour contracter une assurance-vie, pour avoir un prêt hypothécaire assurable, etc. Je prendrai conscience que j’aurai à assumer une facture supplémentaire pour payer mensuellement les médicaments que je devrai prendre pour m’assurer une bonne qualité de vie. Facture variable selon les couvertures d’assurance que je possède. Je devrai m’informer, si je veux voyager en dehors du Québec, de certaines restrictions que mettent en place des pays relativement à l’entrée sur leur territoire. Il faut savoir que certains pays refusent encore l’entrée à des personnes vivant avec le VIH.

C’est réaliser que je dois pratiquer une sexualité exemplaire qui ne laisse pas d’espace à la faiblesse, à l’erreur humaine, sous peine d’être poursuivi pour agression sexuelle pour ne pas avoir dévoilé mon statut.

C’est prendre conscience que ma vie ne sera plus jamais la même parce qu’un jour, j’ai entendu ce verdict : « Vous êtes infecté par le VIH ».

C’est accepter de se tenir debout, de marcher la tête haute malgré les affronts, malgré la discrimination, malgré les jugements des autres. J’aimerais citer une parole de Pierre Falardeau : « Si tu te couches, ils vont te piler dessus. Si tu restes debout et que tu résistes, ils vont t’haïr mais ils vont t’appeler Monsieur ».

C’est réaliser que malgré tous ces défis, vivre avec le VIH en 2016 est un processus qui ne prend jamais fin, c’est le processus d’une nouvelle vie, un processus qui oblige à recentrer sa vie sur l’essentiel.

Malgré et avec le VIH, il est toujours possible de s’épanouir, il est toujours possible d’apprendre à s’aimer et être aimé.

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