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Sexualité

Parler à tes partenaires

Communiquer ton statut VIH à tes partenaires est un choix qui te revient.

Il est toutefois recommandé de notifier tes partenaires présent·es ou passé·es si tu viens de recevoir un diagnostic, afin qu'ils ou elles puissent se faire tester à leur tour. Sache aussi qu'il y a des situations où tu as une obligation légale de dévoiler ton statut.

Aviser tes partenaires (notification des partenaires)

Aviser tes partenaires présent·es et passé·es lorsque tu reçois un diagnostic de VIH leur permet de se faire dépister à leur tour et de prendre la PPE (prophylaxie postexposition) s’il est encore temps, soit 72 heures maximum après l’exposition.

Les professionnel·les de la santé peuvent t’aider à le faire. Il est aussi possible de le faire de façon anonyme à partir d’un site Web. Peu importe la manière, l’avis aux partenaires réduit le risque de futures infections par le VIH.

Les partenaires à aviser sont :

  • Les personnes avec qui tu as eu une relation sexuelle orale, anale ou vaginale
  • Les personnes avec qui tu as partagé du matériel de préparation, d’injection ou d’inhalation de drogues

Tu dois aussi considérer ton historique de dépistage du VIH:

  • Si tu connais la date de ton dernier test négatif, tu avises tes partenaires des trois mois précédant cette date jusqu’à la date de ton test positif au VIH
  • Si tu ne connais pas la date de ton dernier test ou si c’est la première fois que tu te fais dépister, tu avises tes partenaires des douze mois précédant ton test positif ou selon les recommandations de ton ou ta professionnel·le de santé
  • Si tu n’as pas eu de partenaire durant les trois mois précédant ton dernier test négatif ou dans l’année précédant ton test positif, tu avises ton ou ta dernier·ère partenaire

Avant d’aviser un⋅e partenaire, il est bien de penser à comment le dire et par quels moyens. Même si c’est une mauvaise nouvelle, la plupart des personnes réagissent bien et apprécient que leur partenaire les avise.

Voici quelques trucs pour parler à tes partenaires:

  • Va droit au but. Par exemple : « Je viens d’avoir un diagnostic de VIH. C’est une infection transmissible sexuellement. Comme on a couché ensemble hier sans condom, tu devrais aller chercher la PPE et te faire dépister dès que possible. Je peux t’expliquer les étapes. »
  • Dans l’autre sens, évite de blâmer ton, ta ou tes partenaires. Ils ou elles risquent de se fâcher ou d’être sur la défensive, ce qui rendra la conversation plus difficile. Exemple de phrase à éviter : « C’est toi qui m’as donné le VIH? »
  • Lui ou leur faire savoir qu’ils ou elles pourront obtenir un rendez-vous de dépistage plus rapidement en spécifiant avoir été avisé·es d’une possible exposition au VIH
  • Lui ou leur donner des références à consulter en ligne comme le site du gouvernement du Québec sur le VIH ou le nom d’une clinique spécialisée en VIH.

Voici quelques façons d’aviser tes partenaires:

  • En personne : choisis un endroit calme et discret où tu pourras leur parler sans que vous soyez dérangé·es
  • Au téléphone : vérifie d’abord s’ils ou elles sont disponibles et à l’écoute
  • Par texto ou par courriel : texte-les ou envoie-leur un message à travers l’application où la rencontre a eu lieu (ex. Grindr)
  • Et si tu as besoin d’aide, un·e professionnel·le de la santé peut aider. Parfois, il ou elle peut même aviser les partenaires pour toi, sans te nommer
  • L’organisme communautaire le Portail VIH/sida du Québec offre un service d’avis aux partenaires par messages textes. C’est gratuit, confidentiel et rapide.

Dévoiler ton statut positif au VIH (obligation légale)

Au Canada, lorsqu’une personne vit avec le VIH, elle peut être reconnue coupable d’une infraction criminelle pour ne pas avoir dévoilé son statut sérologique à un·e partenaire sexuel·le et ce, peu importe qu’il y ait eu transmission du VIH ou non.

En 2012, la Cour suprême du Canada a établi qu’une personne vivant avec le VIH a l’obligation de dévoiler sa séropositivité à ses partenaires avant un rapport sexuel qui comporte une « possibilité réaliste de transmission du VIH ».

Selon la Cour, il n’y a pas de « possibilité réaliste de transmission du VIH » lors d’une relation sexuelle si un condom est utilisé et que la personne vivant avec le VIH a une charge virale faible (inférieure à 1500 copies/ml). Lorsque ces deux éléments sont présents, une personne vivant avec le VIH n’a pas l’obligation de faire un dévoilement.

De son côté, le Directeur des Poursuites Criminelles et Pénales (DPCP), l’institution chargée de poursuivre les personnes accusées dans une instance criminelle ou pénale, considère qu’il n’y a pas de possibilité réaliste de transmission lorsque 1) une personne suit son traitement, 2) elle maintient une charge virale en bas de 200 copies/ml et 3) elle fait ses suivis de charge virale aux 4-6 mois. Dans les cas où ces trois éléments sont respectés, le DPCP ne devrait pas porter d’accusation.

Toutefois, les critères pris en compte par le système judiciaire ne tiennent pas compte des données scientifiques récentes. En effet, le VIH ne se transmet pas sexuellement lorsque la charge virale d’une personne est indétectable, et ce, même lorsque le condom n’est pas utilisé (voir section Indétectable = intransmissible). Plusieurs organismes travaillent pour que la Justice se mette à jour.

Pour une explication plus détaillée de la criminalisation de la non-divulgation du VIH au Canada, visite la section Criminalisation.

Pour découvrir des astuces au dévoilement, visite la section Le VIH et les autres.