Pour déconstruire les inégalités et trouver du soutien

Le VIH et les inégalités

Race

Le racisme est encore une réalité dans notre société.

Il cause de nombreuses inégalités, y compris quand il s’agit de prévenir le VIH ou de bien vivre avec le virus.

Définition du racisme

Racisme vient de « race », qui est un système scientifique de classification des animaux. Il n’a aucun fondement génétique chez les humains. Pourtant, au 19e siècle, il a été utilisé en Europe pour diviser l’humanité en catégories arbitraires, séparant les Européens et toute population perçue comme différente. La différence en question peut être la couleur de la peau (blanche ou non-blanche), les pratiques culturelles, la religion ou la spiritualité, l’habillement, le lieu de vie et plus encore.

Cette catégorisation était et est toujours ancrée dans trois fausses croyances: que la population européenne (ou, aujourd’hui, d’origine européenne) est une race à part entière, qu’elle est la plus « évoluée » et que toutes les autres lui sont inférieures par nature.

C’est ce qu’on appelle du racisme (ou de la division raciale).

Cette façon de concevoir le monde est à l’origine d’oppressions nombreuses et souvent violentes. Ces oppressions existent encore aujourd’hui, de façon directe ou indirecte, et ont un impact concret sur l’épidémie de VIH.

Racisme et VIH

Au Canada, les personnes Autochtones et les personnes Africaines, Caribéennes et Noires (ACN) sont touchées de façon disproportionnée par l’épidémie de VIH. La division raciale, passée comme présente, en est une cause directe.

Bien que les personnes Autochtones et Noires vivent des réalités différentes, spécifiques à leurs identités, beaucoup des discriminations qu’elles rencontrent se recoupent. Pourquoi? Parce qu’elles sont fondées dans la même base de division raciale, où toute personne qui n’est pas blanche ou de descendance européenne est catégorisée comme « autre ». Ainsi, elles vivent davantage:

  • d’idées reçues négatives sur leur valeur en tant que personne
  • de préjugés internalisés
  • d’isolement social
  • de difficultés à trouver ou garder un emploi
  • de précarité alimentaire
  • de difficultés à trouver ou garder un logement
  • de risques de violence policière et d’incarcération
  • de risques de violence genrée (quand elles sont des femmes)
  • de risques de violence basée sur l’orientation sexuelle et la transidentié (quand elles ne sont pas hétérosexuelles et cisgenre)
  • de peur de subir toutes les discriminations nommées ci-dessus
  • et plus encore

Tous ces facteurs font partie de ce qu’on appelle des déterminants sociaux de la santé. Ce sont tous les éléments qui jouent sur la capacité d’une personne à se protéger de futurs problèmes de santé et à prendre soin de problèmes existants, incluant le VIH.

En effet, quand on a une bonne position dans la société, un emploi stable, un toit au-dessus de la tête et de la nourriture dans le frigo, il est beaucoup plus facile de prendre rendez-vous dans une clinique et de se payer des médicaments que quand on doit se battre pour satisfaire ses besoins de base ou composer avec les potentiels préjugés du personnel médical.

Dans le cas des personnes qui ne sont pas nées au Canada, la question du statut d’immigration entre aussi en ligne de compte. Sans le bon statut, elles n’ont pas accès à l’assurance-maladie, et doivent donc payer de leur poche rendez-vous comme médicaments. Si elles n’ont pas beaucoup d’argent et qu’elles doivent donc choisir entre l’épicerie et les soins, l’épicerie prendra sans doute le dessus: c’est une question de survie.

En résumé, plus une personne rencontre d’obstacles sociaux, plus ses risques d’infection par le VIH ou de complications liées au virus sont hauts. Et comme la division raciale multiplie les obstacles, c’est le cas pour les personnes Autochtones et Noires au Canada.

Trouver du soutien

Le soutien communautaire, la résilience et le leadership sont des piliers essentiels pour faire face aux inégalités et les faire, éventuellement, disparaître.

À Montréal, l’organisme GAP-VIES se spécialise dans le soutien des personnes Noires, haïtiennes et caribéennes vivant avec le VIH. Pour les personnes séropositives sans RAMQ, Le Cercle Orange offre un accès aux soins et aux services juridiques ou communautaires. Médecins du Monde Canada (Montréal) a un Programme de santé Autochtone, incluant une clinique gratuite et de la navigation urbaine pour rejoindre les personnes là où elles sont. Le Centre de santé autochtone de Tiohtia:ke est aussi une ressource précieuse, avec notamment une clinique d’urgence.

Il existe aussi d'autres programmes. Contacte l'organisme VIH le plus près de toi pour savoir s'il a des ressources pour toi.

Si tu le souhaites, tu peux aussi développer ta résilience et ton leadership en compagnie d’autres personnes vivant avec le VIH, grâce aux formations de l’Institut de développement du leadership positif (IDLP). Ces formations ont déjà aidé plus de 1200 personnes séropos à prendre confiance en elles-mêmes. Elles se sentent aujourd’hui plus équipées pour faire face aux obstacles de la vie et sont prêtes à agir en tant que leaders dans leurs communautés respectives.

L’IDLP prend à coeur l’inclusion et la sécurité culturelle, et a mené récemment un projet d’évaluation visant à améliorer ses formations pour les personnes Autochtones, Africaines, caribéennes et Noires