Pour déconstruire les inégalités et trouver du soutien
Classe sociale
La classe sociale est un système de hiérarchie arbitraire, qui divise la société en plusieurs catégories.
Ces catégories sont déterminées principalement par le revenu, mais aussi par l’emploi, le prestige social, l’éducation ou le lieu de vie. Or, les personnes vivant avec le VIH sont encore trop souvent cantonnées à une classe considérée inférieure, avec un faible revenu, de l’isolement social, etc.
Classe sociale et VIH
Dans le cadre de l’étude Index de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH au Québec (2020), 71,5% des 280 personnes interrogées ont rapporté avoir un revenu inférieur à 20 000$ ou être sans emploi. Ces deux éléments étant des facteurs clés dans la détermination de la classe sociale, il ressort de cette étude que les personnes vivant avec le VIH au Québec sont surreprésentées dans la classe sociale la plus précarisée.
Pourquoi? Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, mais le plus important est le manque d’accès à un emploi stable et bien rémunéré.
On a affaire aux deux facettes de la même pièce: les personnes vivant avec le VIH sont encore trop souvent discriminées à l’emploi, et les personnes sans emploi ou à faible revenu sont plus à risque d’infection par le VIH.
Sérophobie directe
En termes de discrimination à l’emploi, il y a d’abord la sérophobie directe. De nombreux emplois demandent de remplir des questionnaires pré-embauche où le statut VIH peut être demandé, à tort. La personne vivant avec le VIH aura alors des chances de ne pas être employée, car beaucoup de gens ne sont pas à jour dans leurs connaissances sur le VIH: ils ou elles auront souvent peur de la transmission, ou alors penseront que la personne séropositive sera incapable de faire les tâches demandées, à cause de sa santé.
Appartenance à des groupes discriminés
Il y a ensuite le fait que beaucoup de personnes vivant avec le VIH font partie de populations déjà discriminées pour d’autres facettes de leur identité: race, genre, orientation sexuelle, etc. Ces discriminations sont d’ailleurs souvent la cause de l’infection par le VIH, puisque être discriminé·e signifie avoir un moins bon accès à la prévention et aux soins. En bout de ligne, il est donc tout à fait possible qu’une personne vivant avec le VIH se voie refuser un emploi parce qu’elle est Noire, sans même que son statut VIH soit révélé. Mais le résultat final est le même: une personne vivant avec le VIH reste sans emploi.
Moins d'argent, plus de risques
La logique inverse est aussi vraie: les personnes qui sont sans emploi ou à faible revenu ont plus de risques d’être infectées par le VIH. En effet, la priorité pour une personne en situation précaire est d’avoir un toit sur la tête et de la nourriture dans le frigo. La prévention des ITSS devient secondaire.
Travail du sexe
Enfin, le travail du sexe devient souvent la seule option de revenu viable. Le VIH se transmettant par voie sexuelle, les facteurs de risque sont augmentés. Ils le sont encore plus quand on sait que le travail du sexe est criminalisé et qu’il faut donc travailler dans le secret, souvent sans la possibilité de choisir ses clients et négocier le port du condom ou le consentement.
Trouver du soutien
Le soutien communautaire, la résilience et le leadership sont des piliers essentiels pour faire face aux inégalités et les faire, éventuellement, disparaître.
La plupart des organismes communautaires VIH ont un ou plusieurs services de soutien aux personnes en situation précaire: distribution de denrées alimentaires, fonds de dépannage pour les médicaments, programmes d’aide à l’emploi et à la réinsertion sociale, hébergement à moindre coût, etc. Ces organismes ont aussi des liens vers d'autres réseaux de soutien dans la communauté et peuvent t'orienter vers les services dont tu as besoin. Trouve l’organisme le plus près de toi maintenant.
Si tu le souhaites, tu peux aussi développer ta résilience et ton leadership en compagnie d’autres personnes vivant avec le VIH, grâce aux formations de l’Institut de développement du leadership positif (IDLP). Ces formations ont déjà aidé plus de 1200 personnes séropos à prendre confiance en elles-mêmes. Elles se sentent aujourd’hui plus équipées pour faire face aux obstacles de la vie et sont prêtes à agir en tant que leaders dans leurs communautés respectives.