Pour déconstruire les inégalités et trouver du soutien

Le VIH et les inégalités

Orientation sexuelle

Non, les séropos ne sont pas tous des hommes gais. Le VIH peut toucher tout le monde.

Mais, proportionnellement, les hommes gais et bisexuels ont, en effet, plus de chances de vivre avec le VIH que les personnes hétéros. Il faut donc à la fois combattre les préjugés et reconnaître cette réalité pour mieux prévenir le VIH et accompagner ceux qui vivent avec.

Homme gais et VIH au Québec

En 2022, les hommes gais, bisexuels et tous les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes représentaient 38,2% (161) des nouveaux cas de VIH au Québec. La transmission entre personnes hétérosexuelles représentait 57,3% (242) des nouveaux cas. Les cas restants étaient liés à l’injection ou l’inhalation de drogues et à la transmission verticale (durant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement).

Sachant que les hommes gais représentent seulement un petit pourcentage de la population totale du Québec, la proportion d’hommes gais vivant avec le VIH est effectivement plus haute que pour la population générale.

Mais attention aux préjugés: ce n’est pas l’orientation sexuelle en tant que telle qui augmente les risques. C’est plutôt les pratiques sexuelles et leurs interactions avec les modes de transmission du VIH.

Le sexe anal, par exemple, comporte plus de risques de transmission que le sexe vaginal. Or, si le sexe anal est pratiqué par des personnes de toutes orientations sexuelles, on le retrouve plus souvent dans les pratiques des hommes gais, bisexuels et tous les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

Mais si la façon dont le VIH se transmet explique sa prévalence chez les hommes gais, ce n’est pas tout à fait la seule cause.

Le rôle de la discrimination

Jusqu’à trop récemment dans l’histoire du Canada, les hommes gais ont subi de la répression et de la criminalisation pour leur orientation sexuelle.

Cette exclusion sociale les a menés à vivre leur sexualité dans le secret, dans des contextes qui ne favorisent pas la négociation des méthodes de protection ou du consentement. De manière similaire, l’exclusion dans le milieu du travail a fait du travail du sexe la seule option de survie pour beaucoup d’hommes gais. Or, le travail du sexe étant lui aussi criminalisé et devant être pratiqué en secret, le contexte n’était lui non plus pas propice à la prévention.

L’homophobie est encore une réalité aujourd’hui. Malgré des avancées importantes pour les droits, de nombreux préjugés demeurent, incluant de l’homophobie internalisée.

De plus, dans les dernières années, les mouvements anti-LGBTQ ont repris de l’ampleur partout à travers le monde, incluant au Canada et au Québec.

Nous devons donc demeurer vigilant·es et solidaires, car un recul des droits est toujours synonyme d’un recul des avancées dans la lutte contre le VIH.

Trouver du soutien

Le soutien communautaire, la résilience et le leadership sont des piliers essentiels pour faire face aux inégalités et les faire, éventuellement, disparaître.

L’organisme RÉZO (Montréal) est un organisme dédié à la santé sexuelle des hommes (cis et trans) gais, bisexuels et tous les hommes ayant du sexe avec des hommes. C’est la référence pour toi si tu as besoin de soutien. Si tu n’es pas à Montréal et souhaites trouver du soutien plus près de toi, d’autres organismes à travers le Québec ont des services et programmes pour toi. Découvre-les en parcourant notre bottin de ressources.

Si tu le souhaites, tu peux aussi développer ta résilience et ton leadership en compagnie d’autres personnes vivant avec le VIH, grâce aux formations de l’Institut de développement du leadership positif (IDLP). Ces formations ont déjà aidé plus de 1200 personnes séropos à prendre confiance en elles-mêmes. Elles se sentent aujourd’hui plus équipées pour faire face aux obstacles de la vie et sont prêtes à agir en tant que leaders dans leurs communautés respectives.