Pour honorer la confiance des séropos

Accueillir le dévoilement

Écoute active

L’écoute active est une technique de communication que tu peux mettre en pratique quand quelqu’un te fait son dévoilement.

Elle te permet de montrer à la personne en face que tu la respectes, que tu l’écoutes et que tu as de l’empathie pour elle.

Grands principes de l’écoute active

  • Être investi·e à 100% dans l’écoute: ne fais pas autre chose en même temps, ne coupe pas ou ne parle pas à la place de la personne, laisse-la avoir des silences sans essayer de remplir le vide, établis un contact visuel pour montrer clairement que tu écoutes.
  • L’émotion au-dessus de l’intellect: laisse de côté tout ce qui est trop argumentatif ou intellectuel pour te concentrer sur ce que ressent la personne et accueillir ses émotions.
  • Le non jugement: accueille ce qu’elle te dit sans la juger, ni la blâmer, ni chercher à savoir comment elle a contracté le VIH.
  • L’empathie et le contrôle de toi: mets-toi à sa place pour mieux saisir ce qu’elle ressent en ce moment, mais sans te laisser submerger par l’émotion.
  • La confiance dans les capacités de l’autre: à moins que la personne démontre qu’elle cherche tes conseils, retiens-toi de lui en donner. La personne est capable de trouver ses propres solutions!

Une fois que tu as écouté la personne en suivant ces principes, tu peux prendre la parole à ton tour. Dans l’écoute active, on te conseille de:

  • Identifier verbalement la ou les émotions que la personne a véhiculées pour vérifier que tu as bien compris ce qu’elle ressent en ce moment.
  • Reformuler ce qu’elle t’a dit et lui demander si c’est bien ce qu’elle voulait dire, encore une fois pour t’assurer d’avoir compris ce qu’elle voulait te dire.
  • Poser des questions sur ce que tu n’es pas sûr·e d’avoir compris ou pour des clarifications

Après ça, il s’agit de la rassurer et lui laisser savoir que son statut positif au VIH ne va pas impacter négativement votre relation. C’est souvent la première chose que les gens ont besoin de savoir.

Exemples de phrases pour rassurer

Voici quelques phrases que tu peux dire pour rassurer la personne et montrer que tu es de son bord:

  • Merci pour ta confiance. Je te promets de l’honorer et de n’en parler à personne sans ton consentement.
  • Ton statut VIH ne change rien à mon affection pour toi. Je suis avec toi quoi qu’il arrive.
  • Je me doute que c’était stressant pour toi. Tu es très courageux·euse.
  • Je serai toujours là si tu as besoin de moi, que ça ait rapport avec le VIH ou pas.
  • Je ne m’y connais pas du tout mais je vais apprendre sur le sujet pour pouvoir encore mieux te soutenir.
  • Si quelqu’un te donne de la misère, tu peux m’en parler. Je serai là pour t’écouter, pour te défendre ou pour éduquer la personne, selon ce dont tu as besoin.

Ce ne sont bien sûr que des exemples. L’important, c’est de rendre clair que ta relation avec la personne ne va pas changer à cause du VIH, et que tu seras toujours là pour elle, VIH ou non.

Aussi, c’est correct de faire des maladresses. On est humain·es. L’important, c’est de comprendre pourquoi c’est une maladresse et de faire mieux à chaque fois, pour le bien-être de la personne en face.

Exemple de conversation complète

Personne vivant avec le VIH
« Je voulais te voir parce que je dois te dire quelque chose. J’espère que ça ne va pas changer notre relation, parce que tu es un ami important pour moi. En fait c’est pour ça que je veux que tu saches ça sur moi. [Silence, durant lequel tu n’interviens pas] Je suis séropositif·ve. Ça fait deux ans. Je vais bien et je ne vais pas en mourir, ne t’en fais pas. La science a beaucoup évolué et les médicaments sont vraiment bons. Aussi, ça ne se transmet pas juste de même en respirant le même air ou en se faisant un câlin. Et en plus, avec ma médication, je ne peux pas le transmettre du tout. Mais ça fait quand même partie de ma vie et je ne voulais pas me cacher. Voilà. »

Toi
« Merci pour ta confiance. Je suis désolé que tu aies porté ça tout seul pendant aussi longtemps; ça devait être vraiment lourd et aussi stressant d’imaginer ma réaction. Je veux te rassurer tout de suite: ça va pas changer mon amitié pour toi. Et si j’ai bien compris, c’est plus autant dangereux qu’avant, le sida? Tu vas vivre aussi longtemps que moi, genre? En fait, c’est-tu correct si je te pose des questions? Tu peux dire non. »